Première télé des « Restos du cœur »

« Les Restos du cœur » est une association à but non lucratif créée par Coluche (Michel Colucci) en 1985. Elle a pour but d’aider et d’apporter une assistance bénévole aux personnes démunies, notamment dans le domaine alimentaire par l’accès à des repas gratuits, et par la participation à leur insertion sociale et économique, ainsi qu’à toute l’action contre la pauvreté sous toutes ses formes ».

En support à cette association, Coluche demanda à Jean-Jacques Goldman en  de lui créer un tube fédérateur, permettant de mobiliser les foules pour récolter plus de dons. Le chanteur composa en quelques jours « La Chanson des Restos », qui fut interprétée par Coluche, Yves Montand, Nathalie Baye, Michel Drucker, Michel Platini et bien sûr Jean-Jacques Goldman :

Tel que mentionné par franceinfo :

Le 26 janvier 1986, c’est la toute première levée de fonds à la télévision. Quatre heures d’émission en direct. Et à ceux qui tardent à mettre la main à la poche, Coluche lance : « Vous êtes vraiment une bande d’enfoirés ! » Le chanteur Renaud est évidemment au premier rang ce jour-là des soutiens de l’association lancée par le parrain de sa fille Lolita, aux côtés d’Harlem Désir, président de SOS Racisme, et de nombreux autres artistes.

Voici un reportage sur cette première levée de fonds diffusé sur France 2 dans l’émission « 13h15 le dimanche » le 3 juin 2018 (avec évidemment avec Coluche et Renaud !) : 

 

Tel que mentionné sur Wikipédia.fr :

Le , en partenariat avec plusieurs radios, Coluche anime un show caritatif sur la chaîne nationale TF1, diffusé l’après-midi, pendant quatre heures : un plateau exceptionnel réunissant des hommes politiques de tous bords, des animateurs de toutes les chaînes de télé et de radio, des artistes de tous genres et des sportifs de toutes disciplines. À l’issue de cette émission, Coluche récolte 20 millions de francs, ce qui permet de distribuer 8,5 millions de repas la première année.

Le 8 janvier 2023, LCP – Assemblée nationale mis en ligne une émission de Rembob’INA (animée par Patrick Cohen) présentant plus d’une heure d’extraits de cette émission du 26 janvier 1986 :

Evénement télévisuel, politique et caritatif : le lancement des Restos du Cœur, par Coluche lui-même, lors d’une émission spéciale qui a occupé l’antenne de TF1 tout un dimanche après-midi, le 26 janvier 1986, 6 mois avant sa mort. L’objectif de ce programme : recueillir des fonds et faire changer la loi sur les dons aux associations, ce qui sera fait par la suite.

Ce happening de 4h30 animé par Patrick Sabatier, Guy Lux, Coluche, et tous les animateurs de toutes les autres chaînes comme Michel Drucker, Jacques Martin, Michel Denisot, ou encore Philippe Gildas, a accueilli tous les plus grands artistes, humoristes et politiques de l’époque : Johnny Hallyday, Nathalie Baye, Renaud, Michel Berger, France Gall, Jean-Jacques Goldman, Daniel Balavoine, Pierre Bachelet, Indochine, Téléphone, Guy Bedos, Alain Juppé, Lionel Jospin, Valéry Giscard D’Estaing, Gaston Defferre, Michel Rocard, Dominique Baudis

Invités :

Rémy Grumbach, Réalisateur
Patrice Douret, Président bénévole des Restos du Cœur
Romain Colucci, Fils de Coluche et bénévole aux Restos du Cœur

Voici un extrait de cette émission avec Renaud discutant avec Coluche :

Et voici l’émission de Rembob’INA en entier !

  
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Christophe Hondelatte raconte Renaud

Christophe Hondelatte revisite chaque jour une année (société, politique, mœurs, culture…) en puisant dans la richesse du patrimoine sonore d’Europe 1.

Christophe Hondelatte

Au cours des derniers mois, il a couvert cinq années au cours desquelles Renaud s’est illustré. Vous pourrez apprécier ci-bas les extraits d’émissions concernant Renaud !

Christophe Hondelatte raconte le phénomène Coluche et le premier succès du chanteur Renaud :

Christophe Hondelatte raconte le retour de Renaud en duo avec Axelle Red :

Christophe Hondelatte raconte pourquoi, en 1989, Renaud est énervé par François Mitterrand :

Christophe Hondelatte s’est lancé dans l’exploration de l’année 1975 ! Il poursuit avec un hold-up en plein Paris et « la révélation Renaud » :

Christophe Hondelatte raconte l’année 2006 en puisant dans les archives d’Europe 1 :

 

 

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Vidéo la plus regardée en juin 2022

Il s’agit ce mois-ci d’une série de vidéos en lien avec quatre personnes décédées en 1986 auxquelles Renaud rendit hommage dans sa chanson « Petite » (parue sur l’album Putain de camion) :

Malik Oussekine, Abdel Benyahia, William Normand et Michel Colucci

Dans sa tendre chanson Petite, Renaud mentionne quatre personnes décédées en 1986 (incluant son ami Michel Colucci, dit Coluche) : 

Et puis ces déchirures, à jamais dans ta peau
Comme autant de blessures, et de coups de couteau
Cicatrices profondes, pour Malik et Abdel
Pour nos frangins qui tombent, pour William et Michel

Renaud confirma durant son spectacle à l’Olympia de Paris le 15 décembre 1996 que le « Michel » de la chanson était bel et bien son ami mort en 1986, Coluche :

Le , la mort brutale de Coluche affecte gravement Renaud. Il fut interviewé le jour même du décès par Jean-Pierre Ferland (sur SRC) alors qu’il était en tournée de promotion au Québec :

Malik Oussekine, jeune maghrébin, est né le  est mort lors d’une manifestation étudiante le 6 décembre 1986 : 

L’affaire Malik Oussekine est une affaire de violence policière française résultant de la mort de Malik Oussekine, dans la nuit du 5 décembre au 6 décembre 1986 à Paris, après plusieurs semaines de contestation étudiante contre le projet de réforme universitaire Devaquet. Selon un commentaire sur un blog, 

Il a été sauvagement matraqué par un CRS sous un porche d’immeuble, Rue Monsieur-Le-Prince à Paris, lors d’une manifestation étudiante.

Dès le samedi matin 6 décembre, à suite du décès de Malik Oussekine, les étudiants sont reçus au ministère de l’Intérieur et organisent une marche silencieuse, tandis que le ministre délégué Alain Devaquet présente sa démission. Deux jours après, le projet de loi Devaquet est retiré. Deux des trois policiers qui ont frappé mortellement Malik Oussekine sont ensuite jugés et condamnés, mais sans peine de prison ferme, et sanctionnés professionnellement.

Dans le film La Haine de Mathieu Kassovitz, Vincent Cassel fait allusion à Malik Oussekine lors de sa dispute avec Hubert dans les toilettes. Le générique de début fait également référence à cette affaire à travers le choix des images d’archives utilisées. Toutefois, le scénario s’inspire plutôt de l’affaire Makomé M’Bowolé.

Voici quelques reportages datant du 6 décembre 1986 sur les événements entourant la mort de Malik Oussekine lors de manifestations contre le projet de loi Devaquet :

 

  • Abdel Benyahia

Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, des policiers tuent Malik Oussekine à Paris lors de manifestations étudiantes contre le projet de loi Devaquet (voir ci-haut) et Abdelouahab (« Abdel ») Benyahia à la station Quatre Chemins (ligne 7 du métro de Paris, située à la limite des communes d’Aubervilliers et de Pantin, sous l’avenue Jean-Jaurès). Tous deux étaient français d’origine algérienne. Selon un commentaire sur un blog, 

Le 5 décembre 1986 à Pantin, un inspecteur de police (Savrey) tue un jeune Algérien de 20 ans, Abdel BENVAHIA, dans un café. Il avait 1,84 g d’alcool dans le sang et n’était pas en service. Pendant 48 heures, c’est le blackout total dans tous les services (police et judiciaire). La famille n’est avertie que le 8 décembre de l’endroit où a été transporté le corps.

Savrey est inculpé « d’homicide involontaire » et laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Six mois après le meurtre, le crime est requalifié « d’homicide volontaire » et Savrey est incarcéré. Le procès, renvoyé aux assises, a lieu les 23, 24 et 25 novembre 1988.

Quelques jours après leur mort, près d’un million de personnes ont manifesté en France derrière les portraits de Malik Oussekine et d’Abdel Benyahia aux cris de : « PLUS JAMAIS ÇA ! » et « ON S’EN SOUVIENDRA ! ».

Le court-métrage ci-bas rend hommage à Abdel, en rappelant d’abord les faits : aux Quatre Chemins à Pantin, devant le bar « Tout est bien », une bagarre éclate. Abdel, 19 ans, s’interpose. Un homme en civil crie « police » et tire à bout portant. Que s’est-il passé ensuite ? Du côté de la police et des hôpitaux, pendant 48 h, c’est le black-out…

 

  • William Normand

Selon le HLM des Fans de Renaud :

Le 31 juillet 1986, à l’issue d’une opération de police dans un quartier de Fontenay-sous-Bois (situé à 3 km à l’est de Paris), le jeune motard William Normand, 20 ans, est abattu d’une balle dans le dos. Le tireur, Eric Laignel, gardien de la paix, inculpé pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » sera acquitté le 30 juin 1989 par la cour d’assises du Val-de-Marne.

Michel Colucci, dit Coluche, était un humoriste et comédien français, né le 28 octobre 1944 dans le 14e arrondissement de Paris. Il est mort le 19 juin 1986 à Opio (Alpes-Maritimes).

Fils d’un immigré italien et d’une Française, Michel Colucci grandit à Montrouge. Il adopte le pseudonyme « Coluche » à l’âge de 26 ans, au tout début de sa carrière. Revendiquant sa grossièreté mais, selon lui, « sans jamais tomber dans la vulgarité », Coluche donne très tôt un style nouveau et sarcastique par sa liberté d’expression au music-hall, en brocardant notamment les tabous et valeurs morales et politiques de la société contemporaine. En 1975, il devient célèbre en parodiant un jeu télévisé : Le Schmilblick.

Tour à tour provocateur ou agitateur par ses prises de position sociales, il se présente à l’élection présidentielle de 1981 avant de se retirer, à la suite de pressions et de menaces. Jouissant d’une énorme popularité et très apprécié du public, il fonde en 1985 l’association Les Restos du cœur, relais d’aide aux plus pauvres, quelques mois avant de mourir dans un accident de moto :

Coluche a écrit et composé pour Renaud le titre Soleil immonde, paru sur l’album Le Retour de Gérard Lambert sorti en 1981. Renaud cite également son ami artiste dans la chanson Mon bistrot préféré, dans l’album et la chanson Putain de camion ainsi que dans La vie est moche et c’est trop court.

Voici un documentaire de Jean-Louis Perez, datant de 2011, intitulé « Coluche : un clown ennemi d’État » :

   

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Vidéo la plus regardée en juillet 2021

Que de beaux souvenirs !

Coulisses de la première édition de « Les Restos du cœur »

Comme plusieurs le savent, « Les Restos du cœur » est une association à but non lucratif créée par Coluche (Michel Colucci) en 1985. Elle a pour but d’aider et d’apporter une assistance bénévole aux personnes démunies, notamment dans le domaine alimentaire par l’accès à des repas gratuits, et par la participation à leur insertion sociale et économique, ainsi qu’à toute l’action contre la pauvreté sous toutes ses formes ».

En support à cette association, Coluche demanda à Jean-Jacques Goldman en  de lui créer un tube fédérateur, permettant de mobiliser les foules pour récolter plus de dons. Le chanteur composa en quelques jours « La Chanson des Restos », qui fut interprétée par Coluche, Yves Montand, Nathalie Baye, Michel Drucker, Michel Platini et bien sûr Jean-Jacques Goldman :

Tel que mentionné par franceinfo :

Le 26 janvier 1986, c’est la toute première levée de fonds à la télévision. Quatre heures d’émission en direct. Et à ceux qui tardent à mettre la main à la poche, Coluche lance : « Vous êtes vraiment une bande d’enfoirés ! » Le chanteur Renaud est évidemment au premier rang ce jour-là des soutiens de l’association lancée par le parrain de sa fille Lolita, aux côtés d’Harlem Désir, président de SOS Racisme, et de nombreux autres artistes.

Voici un reportage sur cette première levés de fonds diffusé sur France 2 dans l’émission « 13h15 le dimanche » le 3 juin 2018 (avec évidemment avec Coluche et Renaud !) : 

 

Tel que mentionné sur Wikipédia.fr :

Le , en partenariat avec plusieurs radios, Coluche anime un show caritatif sur la chaîne nationale TF1, diffusé l’après-midi, pendant quatre heures : un plateau exceptionnel réunissant des hommes politiques de tous bords, des animateurs de toutes les chaînes de télé et de radio, des artistes de tous genres et des sportifs de toutes disciplines. À l’issue de cette émission, Coluche récolte 20 millions de francs, ce qui permet de distribuer 8,5 millions de repas la première année.

Vous pourrez visionner ci-bas une vidéo inédite des coulisses de ce spectacle caritatif du 26 janvier 1986. En plus de Coluche et Renaud, il y avait énormément de célébrités présentes… En voici quelques-unes :

 

Merci à TV Souvenirs !

  
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Coulisses de la première édition de « Les Restos du cœur »

Comme plusieurs le savent, « Les Restos du cœur » est une association à but non lucratif créée par Coluche (Michel Colucci) en 1985. Elle a pour but d’aider et d’apporter une assistance bénévole aux personnes démunies, notamment dans le domaine alimentaire par l’accès à des repas gratuits, et par la participation à leur insertion sociale et économique, ainsi qu’à toute l’action contre la pauvreté sous toutes ses formes ».

En support à cette association, Coluche demanda à Jean-Jacques Goldman en  de lui créer un tube fédérateur, permettant de mobiliser les foules pour récolter plus de dons. Le chanteur composa en quelques jours « La Chanson des Restos », qui fut interprétée par Coluche, Yves Montand, Nathalie Baye, Michel Drucker, Michel Platini et bien sûr Jean-Jacques Goldman :

Tel que mentionné par franceinfo :

Le 26 janvier 1986, c’est la toute première levée de fonds à la télévision. Quatre heures d’émission en direct. Et à ceux qui tardent à mettre la main à la poche, Coluche lance : « Vous êtes vraiment une bande d’enfoirés ! » Le chanteur Renaud est évidemment au premier rang ce jour-là des soutiens de l’association lancée par le parrain de sa fille Lolita, aux côtés d’Harlem Désir, président de SOS Racisme, et de nombreux autres artistes.

Voici un reportage sur cette première levée de fonds diffusé sur France 2 dans l’émission « 13h15 le dimanche » le 3 juin 2018 (avec évidemment avec Coluche et Renaud !) : 

 

Tel que mentionné sur Wikipédia.fr :

Le , en partenariat avec plusieurs radios, Coluche anime un show caritatif sur la chaîne nationale TF1, diffusé l’après-midi, pendant quatre heures : un plateau exceptionnel réunissant des hommes politiques de tous bords, des animateurs de toutes les chaînes de télé et de radio, des artistes de tous genres et des sportifs de toutes disciplines. À l’issue de cette émission, Coluche récolte 20 millions de francs, ce qui permet de distribuer 8,5 millions de repas la première année.

Vous pourrez visionner ci-bas une vidéo inédite des coulisses de ce spectacle caritatif du 26 janvier 1986. En plus de Coluche et Renaud, il y avait énormément de célébrités présentes… En voici quelques-unes :

Merci à TV Souvenirs !

  
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Vidéo la plus regardée en novembre 2020

Un retour aux débuts de Renaud en tant qu’artiste, bien avant la chanson !

« C’est moche c’est sale, c’est dans le vent, c’est le Café de la Gare »

Le 31 octobre 2020, France 5 diffusa un documentaire de Guillaume Meurice et Emilie Valentin retraçant les origines du Café de la Gare, intitulé « C’est moche c’est sale, c’est dans le vent, c’est le Café de la Gare ». En voici la bande annonce, dans laquelle Renaud apparaît brièvement :

Voici un extrait du documentaire au cours duquel Henri Guybet et Sotha discutent du passage de Renaud au Café de la Gare :

Renaud se rappela cette période dans son autobiographie (Comme un enfant perdu – Autobiographiemai 2016) :

À l’été 1971, je me pointe à Belle-Île-en-Mer pour y passer les vacances. Nous avons loué une maison pour une quinzaine de jours et j’ai pris soin d’emporter ma guitare. Nous n’avons aucun programme, si ce n’est l’envie de passer quelques nuits sur la plage à la belle étoile, et je ne me doute pas une seconde que ce séjour à Belle-Île va m’ouvrir les portes d’un monde dont je rêvais confusément sans rien en connaître et où je vais enfin trouver l’espace pour m’exprimer.

Un matin, en me promenant sur le port, j’avise un beatnik dont la dégaine est à peu près la même que la mienne. Le gars m’offre une cigarette et on commence à discuter de choses et d’autres sous le doux soleil d’août, puis très vite de politique, et bien sûr d’amour.

Il s’appelle Patrick Dewaere, et il nous présente ce soir-là sa fiancée, Catherine Sigaux, dite Sotha, et son frère, Dominique. On mange, on boit, on fume, et finalement je vais chercher ma guitare et on se met à chanter. J’entonne Crève, salope ! qu’ils ne connaissaient pas et ils sont morts de rire. Du coup, j’enchaîne avec La Révolution, d’Évariste, Philistins du grand Brassens, d’autres encore, et on se quitte vers 5 heures du mat’.

« Quand tu rentres à Paris, passe nous voir, me dit Patrick Dewaere en partant. On joue dans un café-théâtre, le Café de la gare, à Montparnasse.
— C’est quoi un café-théâtre ?
— Un bistrot où tu peux boire un coup tout en assistant à un spectacle.
— Ah bon ! Alors, vous êtes comédiens ?
— Un peu, oui. On écrit des trucs et on les joue. Sotha écrit pas mal. Mais on est plusieurs, hein. Enfin, tu verras.
— D’accord, je passerai peut-être.
— T’es pas forcé, mais si ça te dit, t’es le bienvenu. »

De retour à Paris, un soir où je n’ai rien de mieux à faire, j’ai soudain l’idée d’aller les voir. Je retrouve Dewaere et Sotha, qui me présentent vaguement les autres membres de la troupe, un certain Coluche, une fille qui se fait appeler Miou-Miou, Romain Bouteille et, surgissant de je ne sais où… Jean-Michel Haas ! Mon camarade Jean-Michel, du CRAC, le Comité révolutionnaire d’action culturelle de la Sorbonne, sans lequel je n’aurais pas connu Évariste ni créé mon indigne chansonnette Crève, salope ! Nous nous serrons chaleureusement la main, et du coup je passe avec eux le reste de la nuit.

C’est ce soir-là, ou le lendemain, qu’ils me proposent, comme si ça allait de soi, de remplacer un certain Gégé qui me ressemble étonnamment : visage famélique, cheveux longs, pas plus épais qu’un sandwich SNCF.

« Gégé veut partir pour l’Amérique, il en a plein le dos de la France, m’expliquent-ils, toi, tu nous as bien plu avec tes chansons, alors si tu veux, on t’engage à sa place. »

Comédien, c’est ma vocation première, du moins c’est ce qu’il me semble, aussi j’hésite, mais je ne dis pas non.

« Je ne suis pas certain de savoir jouer.
— Je t’ai vu chanter devant deux cents personnes, c’est pas plus difficile, prétend l’homme du CRAC.
— T’es fait pour ça, dit Dewaere, ça se voit tout de suite. Reviens voir le spectacle pour t’en imprégner et quand Gégé s’en va, tu le remplaces.
— OK, je veux bien essayer. »

Le Café de la Gare fut créé juste après les événements de mai 68 par un groupe d’amis qui ont restauré une vieille fabrique de ventilateurs passage d’Odessa (dit aussi « passage du Départ »), proche de la gare de Paris-Montparnasse à Paris dans le 14e arrondissement. Chantier collectif où tout le monde met la main à la pâte, le Café de la Gare ouvre le 12 juin 1969 avec ses premiers acteurs-constructeurs-fondateurs : Romain BouteilleColucheSothaPatrick DewaereMiou-Miou et Henri Guybet.

En 1971, le café de la Gare déménage au 41 rue du Temple dans le 4e arrondissement, dans un relais de postes du XVIIe siècle anciennement appelé l’« Auberge de l’Aigle d’Or ». Il devient alors le plus grand café-théâtre de la capitale avec une salle de 450 places :

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« C’est moche c’est sale, c’est dans le vent, c’est le Café de la Gare »

Le 31 octobre 2020, France 5 diffusa un documentaire de Guillaume Meurice et Emilie Valentin retraçant les origines du Café de la Gare, intitulé « C’est moche c’est sale, c’est dans le vent, c’est le Café de la Gare ». En voici la bande annonce, dans laquelle Renaud apparaît brièvement :

Vous pourrez visionner ce documentaire jusqu’au 7 novembre 2020 en cliquant ici ! En voici un extrait au cours duquel Henri Guybet et Sotha discutent du passage de Renaud au Café de la Gare :

Renaud se rappela cette période dans son autobiographie (Comme un enfant perdu – Autobiographiemai 2016) :

À l’été 1971, je me pointe à Belle-Île-en-Mer pour y passer les vacances. Nous avons loué une maison pour une quinzaine de jours et j’ai pris soin d’emporter ma guitare. Nous n’avons aucun programme, si ce n’est l’envie de passer quelques nuits sur la plage à la belle étoile, et je ne me doute pas une seconde que ce séjour à Belle-Île va m’ouvrir les portes d’un monde dont je rêvais confusément sans rien en connaître et où je vais enfin trouver l’espace pour m’exprimer.

Un matin, en me promenant sur le port, j’avise un beatnik dont la dégaine est à peu près la même que la mienne. Le gars m’offre une cigarette et on commence à discuter de choses et d’autres sous le doux soleil d’août, puis très vite de politique, et bien sûr d’amour.

Il s’appelle Patrick Dewaere, et il nous présente ce soir-là sa fiancée, Catherine Sigaux, dite Sotha, et son frère, Dominique. On mange, on boit, on fume, et finalement je vais chercher ma guitare et on se met à chanter. J’entonne Crève, salope ! qu’ils ne connaissaient pas et ils sont morts de rire. Du coup, j’enchaîne avec La Révolution, d’Évariste, Philistins du grand Brassens, d’autres encore, et on se quitte vers 5 heures du mat’.

« Quand tu rentres à Paris, passe nous voir, me dit Patrick Dewaere en partant. On joue dans un café-théâtre, le Café de la gare, à Montparnasse.
— C’est quoi un café-théâtre ?
— Un bistrot où tu peux boire un coup tout en assistant à un spectacle.
— Ah bon ! Alors, vous êtes comédiens ?
— Un peu, oui. On écrit des trucs et on les joue. Sotha écrit pas mal. Mais on est plusieurs, hein. Enfin, tu verras.
— D’accord, je passerai peut-être.
— T’es pas forcé, mais si ça te dit, t’es le bienvenu. »

De retour à Paris, un soir où je n’ai rien de mieux à faire, j’ai soudain l’idée d’aller les voir. Je retrouve Dewaere et Sotha, qui me présentent vaguement les autres membres de la troupe, un certain Coluche, une fille qui se fait appeler Miou-Miou, Romain Bouteille et, surgissant de je ne sais où… Jean-Michel Haas ! Mon camarade Jean-Michel, du CRAC, le Comité révolutionnaire d’action culturelle de la Sorbonne, sans lequel je n’aurais pas connu Évariste ni créé mon indigne chansonnette Crève, salope ! Nous nous serrons chaleureusement la main, et du coup je passe avec eux le reste de la nuit.

C’est ce soir-là, ou le lendemain, qu’ils me proposent, comme si ça allait de soi, de remplacer un certain Gégé qui me ressemble étonnamment : visage famélique, cheveux longs, pas plus épais qu’un sandwich SNCF.

« Gégé veut partir pour l’Amérique, il en a plein le dos de la France, m’expliquent-ils, toi, tu nous as bien plu avec tes chansons, alors si tu veux, on t’engage à sa place. »

Comédien, c’est ma vocation première, du moins c’est ce qu’il me semble, aussi j’hésite, mais je ne dis pas non.

« Je ne suis pas certain de savoir jouer.
— Je t’ai vu chanter devant deux cents personnes, c’est pas plus difficile, prétend l’homme du CRAC.
— T’es fait pour ça, dit Dewaere, ça se voit tout de suite. Reviens voir le spectacle pour t’en imprégner et quand Gégé s’en va, tu le remplaces.
— OK, je veux bien essayer. »

Le Café de la Gare fut créé juste après les événements de mai 68 par un groupe d’amis qui ont restauré une vieille fabrique de ventilateurs passage d’Odessa (dit aussi « passage du Départ »), proche de la gare de Paris-Montparnasse à Paris dans le 14e arrondissement. Chantier collectif où tout le monde met la main à la pâte, le Café de la Gare ouvre le 12 juin 1969 avec ses premiers acteurs-constructeurs-fondateurs : Romain BouteilleColucheSothaPatrick DewaereMiou-Miou et Henri Guybet.

En 1971, le café de la Gare déménage au 41 rue du Temple dans le 4e arrondissement, dans un relais de postes du XVIIe siècle anciennement appelé l’« Auberge de l’Aigle d’Or ». Il devient alors le plus grand café-théâtre de la capitale avec une salle de 450 places :

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Hier « Au Rendez-vous des Amis », oh là là !

Dans sa chanson « Pochtron ! », Renaud se remémore une soirée bien arrosée !

Hier « Au Rendez-vous des Amis » 
Oh là là ! je m’suis mis minable 
Putain d’mufflée que j’me suis pris 
Lamentable…

Le « Au Rendez-vous des Amis » est un bistrot situé au 10, Rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie (dans le Marais), dans le 4e arrondissement de Paris en France. Voici Renaud photographié devant ce bistrot il y a plusieurs années !

Tel que mentionné sur le site Under&Over-Ground :

Au milieu des années 1970, Renaud fait du Rendez-vous des Amis son quartier général. Le restaurant est situé à 150 mètres du café-concert « La Zipa » (devenu le café-théâtre des Blancs Manteaux) où Renaud débute sur scène avec sa guitare. Sur le trottoir, en face du Rendez-vous des Amis, une bande de potes : Martin Lamotte, Gérard Lanvin, Roland Giraud… construisent le théâtre de La Veuve Pichard, qui deviendra plus tard Le Point Virgule. Eux aussi vont se mettre à fréquenter le Rendez-vous des Amis. Parmi cette bande, il y a la femme de Gérard Lanvin qui s’occupe de la décoration du théâtre et joue dans les pièces de Martin Lamotte. Elle s’appelle Dominique et va devenir la gonzesse de Renaud. La chance de Renaud s’appelle « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine », une comédie écrite et jouée par Coluche. Ce dernier, ayant besoin d’un chevalier blanc, choisit Gérard Lanvin pour interpréter le prince. Alors que Martin Lamotte monte « Le Secret de Zonga », Gérard Lanvin lui fait faux bond et part sur le tournage de Coluche, laissant sa femme Dominique sans défense, alors que Renaud le loubard rôde au troquet d’en face. Ayant déjà joué avec Renaud au Café de la Gare (oui, Renaud a commencé par le théâtre), Martin Lamotte propose le rôle de Gérard Lanvin à Renaud. C’est ainsi que l’amoureux transi déserte le zinc de son bistro. Les mains dans les poches, il traverse la rue avec ses santiags et se retrouve sur les planches avec sa belle, mais ça, c’est une autre histoire.

Quelque temps plus tard, Renaud aménage dans le petit studio de Dominique, qui se trouve dans la même rue que le Rendez-vous des Amis. Le pauvre Lanvin se retrouve hébergé par Coluche. Mais, pas rancunier et beau prince, le Gégé se pointe un soir au Rendez-vous des Amis. Au comptoir, Renaud boit un coup et fume une Gauldo. Gérard Lanvin s’approche de lui et lui dit qu’il doit bien s’occuper de Dominique parce qu’elle mérite d’être heureuse, sinon c’est à lui qu’il aura à faire.

Aujourd’hui, le Rendez-vous des Amis n’est plus fréquenté par cette bande d’artistes et la patronne, Madame David, a pris sa retraite. Mais le restaurant et le bar sont toujours là et proposent des plats français traditionnels, qui valent bien une petite halte. Aujourd’hui, La rue sainte croix de la Bretonnerie est devenu une rue très animée et très gay du Marais.

La propriétaire de ce bistrot de quartier, Mme David, avait participé avec Renaud à l’émission « Profil de… Renaud » (avec Dominique Warluzel), présentée sur RTS le 27 avril 1988 :

  
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Récents ajouts au site (1988)

Les articles, audios, humour, livres et photos de 1988 sont maintenant disponibles !

Ceux-ci incluent une chanson inédite pour le festival « Juste pour rire » de Montréal (Québec) de juillet 1988,sur la musique de « Where Do the Children Play » de Cat Stevens :

Si vous avez d’autres articles, livres, photos ou audios (par exemple, des interviews à la radio) de Renaud datant de 1988, n’hésitez pas à nous contacter. Il nous fera plaisir de les ajouter au site !

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Récents ajouts au site (1986) (fin)

Toute l’information sur les spectacles de Renaud datant de 1986 est maintenant disponible !

Vous pouvez entre autres visionner l’un des concerts ayant eu lieu en mars 1986 au Zénith de Paris, filmé en entier, de même qu’écouter plusieurs enregistrements !

En voici un avant-goût :


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