Interview avec Sébastien Inion, auteur du livre « Sur le chemin de Renaud »

Sébastien Inion annonçait récemment aux fans de Renaud une excellente nouvelle concernant son livre « Sur le chemin de Renaud » :

Bonjour à tous ! Juste pour info mon livre est enfin disponible en version papier sur Amazon.
Bises

Sébastien a eu la gentillesse de nous accorder une interview pour discuter de son livre et du chemin parcouru depuis son écriture. Il a même adressé quelques mots forts élogieux pour les fans de Renaud !

Bonjour Sébastien ! Merci beaucoup de prendre de votre temps pour répondre à nos questions. Nous allons évidemment discuter de votre livre « Sur le chemin de Renaud », mais pour débuter, pourriez-vous nous parler un peu de vous ?

Bonjour et merci à vous, pour l’intérêt que vous portez à ce modeste livre. Parler de soi n’est jamais chose facile sans doute car on manque de recul 😉 . Pour faire simple je dirais que je suis né dans une petite commune du Nord de la France et que vers 16 ans j’ai découvert le chanteur Renaud grâce à une copine qui m’avait prêté une cassette. (K7 pirate sans doute avant l’heure d’internet).Très vite j’ai su non seulement que j’allais aimer les autres albums mais que ma vie changerait. Et c’est ce qui s’est passé. Cela m’a aidé dans cette période difficile que peut être l’adolescence. J’ai très vite voulu écouter tout ce qu’il avait fait comme chanson. Je suis tombé amoureux de ce personnage, de son univers et de sa plume. Il a sans doute contribué à rendre mes jours plus lumineux, mes rues moins étroites et mon ciel plus bleu. J’ai vu la chanson française d’une autre manière. Comme un moyen d’expression accessible. Cela m’a incité à me mettre à jouer de la guitare et construire des petites chansons. 

Et finalement à écrire ce livre. Je l’ai vu comme un moyen de me rapprocher de Renaud, comme un pont littéraire, un trait d’union à nos vies si différentes. J’ai continué mon chemin un peu loin du milieu artistique. Je suis actuellement enseignant en informatique dans un lycée de Carcassonne. C’est donc près de la belle cité que je coule des jours plutôt heureux…

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien qu’il soit disponible depuis peu en version imprimée (et non plus seulement en version numérique), votre livre n’est pas exactement « nouveau ». Vous avez par exemple souligné que « Le manuscrit date de 1993 », alors que la version numérique est disponible depuis 2012. Pouvez-vous nous expliquer les étapes et embûches rencontrées depuis l’écriture du livre jusqu’à sa publication en version papier ?

Alors effectivement ce livre n’est pas tout jeune, il est comme moi 😉 Il pourrait être presque corné, avoir quelques tâches de café. Mais magie du numérique il est pimpant. Pas comme moi 🙂 J’ai actuellement 48 ans et je l’avais écrit lorsque j’avais 20 ans. J’étais alors objecteur de conscience dans une MJC à Saint-Saulve (commune des Hauts-de-France) et le directeur de l’époque m’avait gentiment autorisé à consacrer quelques heures par jour à l’écriture de ce livre. J’empruntais donc les ordinateurs pour noircir chaque jour quelques pages… non écrans lol. Au bout de 4 ou 5 mois, le livre fut terminé. Bien que je pense qu’un livre ne soit jamais véritablement achevé. 

J’ai réussi à le faire parvenir à Renaud et lors d’un concert j’ai eu l’insolente chance de le rencontrer et de pouvoir parler avec lui. Evidemment cette première rencontre était un autre bouleversement important de ma vie. Il a été d’une gentillesse absolue. Il m’a non seulement consacré du temps et parlé gentiment de mon livre à ses musiciens et techniciens mais m’a carrément invité au restaurant. J’y reviendrai peut-être plus tard. Bref, on a parlé de la publication de ce livre. Et il m’a dit : « Tu fais ce que tu veux c’est ton boulot, ton livre, mais mon frère (Thierry Séchan) vient d’en sortir un donc ça ferait un peu doublon ». J’ai donc abandonné l’idée de le publier et puis finalement cette rencontre valait largement le fruit de mon travail. Plus tard des fans de Renaud m’ont contacté via internet et j’ai voulu partager avec eux ce livre. Je l’ai fait en format numérique. Après j’avais un peu oublié toute idée de publication.

Puis un collègue a publié un livre récemment et je lui ai demandé comment il avait fait. C’est alors que je suis passé par Amazon pour le publier au format broché.

La deuxième partie de la dédicace du livre est plutôt poétique :

 « Aux amis qui m’ont soutenu dans ce projet.
 Aux pluies d’été, au calme d’un après orage. »

Souhaiteriez-vous élaborer davantage sur ces « pluies d’été » suivies de calme ?

Effectivement j’aime beaucoup la poésie. Elle m’a souvent accompagnée comme une vieille amie. En fait, je voulais remercier tout ce qui m’apaise, me rend heureux et me pousse chaque jour à continuer. Les amis bien sûr. Quand vous avez des amis vous n’êtes jamais orphelin de cœur. L’amitié est pour moi le sel de la vie et l’amour les épices. Les pluies d’été dégagent une odeur ineffable et que je ne pourrais donc décrire mais qui me réconforte. Et ce calme d’un après orage est comme une page blanche, un horizon fait de possibles. Au final je suis plutôt un mec positif 😉

Comment décrieriez-vous votre livre à une personne qui en entend parler pour la première fois ?

D’abord, mon livre est sans prétention. C’est plus une balade à travers les chansons de Renaud. Une visite dans ce monde de l’écriture qui est la sienne. Je l’ai écrit pour me rapprocher de lui et pour ceux qui comme moi partagent cet amour pour ce chanteur que je trouve infiniment plus touchant qu’énervant. Je voulais revenir à ce génie d’écriture, à cette poésie afin accessible. Et l’on sait comme c’est compliqué de faire simple. Donc si vous aimez Renaud et la beauté de ses textes, vous devriez prendre plaisir à lire ce livre. C’est du moins ce que j’espère…

Quel public aviez-vous en tête lors de l’écriture du livre? Avez-vous été surpris par les réactions des lecteurs ?

J’ai répondu en partie dans la question précédente. J’ai pensé au public de Renaud qui comme moi partage cette même communauté de cœur. Et j’ai effectivement été agréablement surpris par l’accueil qu’ils ont fait à cet ouvrage.

Renaud (ou une personne de son entourage) a-t-il commenté votre livre (positivement je l’espère !) ?

Renaud, à l’époque, lorsque je l’ai rencontré mais pas récemment non. Je dois lui envoyer un exemplaire très prochainement et j’espère que ça lui fera plaisir.

Les divers sujets abordés dans votre livre, tels que les larmes des yeux et des cœurs, les bistros et la nostalgie de l’enfance, sont probablement ceux qui vous interpellaient le plus dans l’œuvre de Renaud ?

Oui effectivement j’ai eu une approche assez instinctive. J’ai enchainé les chapitres en fonction des choses qui me paraissaient être importantes et qui m’ont touchées, interpellées. En écrivant ce livre d’autres sont venues s’ajouter. A force de relire les textes de ces chansons certains aspects me sont apparus.

Votre livre est parsemé de dessins d’Agnès Degroote. Elle est vraiment douée ! Qui est-elle, et comment est née votre collaboration ?

Agnès je ne l’ai jamais rencontrée. J’avais lancé sur un groupe une annonce indiquant que je cherchais des dessinateurs afin d’illustrer mon livre. Elle a répondu présente très rapidement et j’ai beaucoup aimé ses dessins très touchants. J’ai trouvé que son style collait très bien avec mon écriture. Et grâce à elle le livre a pris une autre dimension.

Vous est-il arrivé de relire votre livre plusieurs années après l’avoir écrit ? Si oui, vous y reconnaissez-vous toujours ?

C’est une excellente question et je vous remercie de l’avoir posée 😉 Je l’ai peu relu mais j’ai dû forcément le faire lors de l’édition papier. J’avoue que j’ai trouvé le style parfois naïf, certains passages ont une vision parfois simpliste et manquent peut-être de profondeur. J’ai pendant un temps songé à réécrire le livre. Mais je me suis dit que ça serait trahir le jeune homme que j’étais alors. Je l’ai donc laissé dans son jus avec ses imperfections mais aussi j’ose l’espérer une certaine fraîcheur liée à la spontanéité de mes jeunes années.

Près de trente ans plus tard, comment percevez-vous l’héritage de Renaud ?

Renaud a marqué ma vie et continue de le faire. Il m’a beaucoup influencé et reste une référence permanente. Bien évidemment avec l’âge j’ai appris à prendre un certain recul dans mes réflexions et mes opinions. Mais sa présence est toujours là. Je lui dois tellement.

Avez-vous écrit d’autres livres, et prévoyez-vous en écrire d’autres (peut-être une suite à « Sur le chemin de Renaud » pour discuter des albums plus récents) ?

Je n’ai pas publié d’autres livres mais je suis actuellement sur l’écriture d’un roman qui n’a rien à voir avec Renaud. La publication d’une suite n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour mais je ne ferme pas la porte si le besoin s’en faisait sentir.

Vous avez annoncé sur les réseaux sociaux il y a quelques jours qu’il était possible de se procurer votre livre sur Amazon. Y a-t-il d’autres manières de se le procurer ?

N’ayant pas suivi le chemin classique de l’édition, mon livre est effectivement uniquement disponible sur Amazon. Si certaines personnes veulent se le procurer, je peux bien évidemment leur envoyer mais ce sera quoi qu’il en soit une édition de chez Amazon.

S’ils le désirent, les lecteurs de votre livre peuvent-ils entrer en contact avec vous ?

J’ai écrit ce livre pour les fans de Renaud donc évidement ils peuvent me contacter via ma page « Sur le chemin de Renaud » sur Facebook. Il faudra par contre qu’ils soient un peu patients pour les réponses car je suis parfois pris par mon travail et ma vie privée.

En terminant, aimeriez-vous adresser un message particulier aux fans de Renaud ?

Je pourrais chanter : « Fan je vous aime ! Oui Fan je vous aime… » mais Julien Clerc me poursuivrait pour plagiat. Plus sérieusement, je suis heureux que nous soyons aussi nombreux à aimer cet homme, cet artiste, ce chanteur, cet écrivain, ce poète. Je trouve que les fans de Renaud sont à son image, c’est à dire sincères et touchants. Merci à eux d’être aussi beaux.

Merci de tout cœur Sébastien !

 

Retour sur la parodie de la chanson « Les Ricains » de Michel Sardou

Lors de sa tournée de spectacles en 1977, Renaud parodia la chanson de Michel Sardou « Les Ricains ». Voici la chanson originale :

Et voici un enregistrement en spectacle de la parodie de Renaud, intitulée « Pastiche 51 » (lors d’un concert à Woluwe-Saint-Pierre (Belgique)) :

Renaud n’était pas tendre avec Michel Sardou (« Si Michel Sardou n’était pas là, le show-business sentirait bon. C’est p’t’être un peu dur c’que j’dis là, mais j’ai pas d’pitié pour les cons »)… Vous pourrez lire toutes les paroles de cette parodie en cliquant ici.

Par contre, Renaud semble avoir appris à apprécier Michel Sardou par la suite. Tel que mentionné dans la revue Schnock de décembre 2017, les deux chanteurs se sont rencontrés sur le plateau de l’émission « Champs-Élysées » diffusée sur Antenne 2 le 14 octobre 1989 :

Anthony Martin d’RTL est revenu sur cette parodie de Renaud dans son émission La pépite musicale du 15 mars 2021. Voici quelques extraits de l’article publié à cet effet, suivis du segment d’émission en question :

Quand Renaud parodiait « Les Ricains » de Michel Sardou

On va sourire un peu avec une parodie d’une chanson de Michel Sardou… En 1967, après plusieurs essais sans succès, Sardou se faisait enfin remarquer avec Les Ricains… « Si les Américains n’avaient pas été là, on serait tous Allemands à l’heure qu’il est », voilà ce que nous disait Michel Sardou dans son texte à l’origine écrit pour Alain Delon, que le chanteur figurant avait rencontré sur le tournage de Paris brûle-t-il… Finalement Alain Delon n’avait pas voulu l’enregistrer, Sardou l’a fait et sa carrière a décollé comme ça.

Une dizaine d’années plus tard, alors que Sardou traçait sa route, Renaud apparaissait dans notre paysage musical. Il commençait à faire parler de lui avec ses jambes arquées et son premier album, il avait déjà troqué sa casquette gavroche pour un perfecto, et Renaud débutait sur scène, avec au programme ses chansons : Je suis une bande de jeunes, Adieu Minette, Hexagone, Laisse béton, et en fin de concert notamment dans les MJC, il se payait la tête de Sardou en interprétant, du haut de ses 24 ans, une parodie de la chanson Les RicainsCette parodie n’est jamais sortie officiellement, seulement sur des disques pirate. 

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À découvrir : Renaud – L’Antisèche !

En attendant le réouverture de la « Putain d’expo ! », présentement prévue pour le 1er avril 2021, les fans de Renaud peuvent profiter d’une application gratuite offerte par la Cité de la musique – Philharmonie de Paris :

Cette application pour adolescents et adultes contient :

    • Des photos peu connues de Renaud

    • Huit quiz testant vos connaissances sur Renaud, un quiz « C’est Byzance ! » ainsi qu’un générateur d’insultes !

    • Un test de personnalité « Quel personnage de Renaud es-tu ? » 

    • Quatre playlists de chansons de Renaud pour (re)découvrir son répertoire

L’application peut être téléchargée gratuitement par simple recherche des mots « Renaud – L’Antisèche ! » sur votre iPad, iPhone ou appareil avec système d’exploitation mobile Android, ou bien en vous rendant à l’une des adresses suivantes :

En espérant le réouverture prochaine de la « Putain d’expo ! », nous vous souhaitons beaucoup de plaisirs avec « Renaud – L’Antisèche » !

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Vidéo la plus regardée en novembre 2020

Un retour aux débuts de Renaud en tant qu’artiste, bien avant la chanson !

« C’est moche c’est sale, c’est dans le vent, c’est le Café de la Gare »

Le 31 octobre 2020, France 5 diffusa un documentaire de Guillaume Meurice et Emilie Valentin retraçant les origines du Café de la Gare, intitulé « C’est moche c’est sale, c’est dans le vent, c’est le Café de la Gare ». En voici la bande annonce, dans laquelle Renaud apparaît brièvement :

Voici un extrait du documentaire au cours duquel Henri Guybet et Sotha discutent du passage de Renaud au Café de la Gare :

Renaud se rappela cette période dans son autobiographie (Comme un enfant perdu – Autobiographiemai 2016) :

À l’été 1971, je me pointe à Belle-Île-en-Mer pour y passer les vacances. Nous avons loué une maison pour une quinzaine de jours et j’ai pris soin d’emporter ma guitare. Nous n’avons aucun programme, si ce n’est l’envie de passer quelques nuits sur la plage à la belle étoile, et je ne me doute pas une seconde que ce séjour à Belle-Île va m’ouvrir les portes d’un monde dont je rêvais confusément sans rien en connaître et où je vais enfin trouver l’espace pour m’exprimer.

Un matin, en me promenant sur le port, j’avise un beatnik dont la dégaine est à peu près la même que la mienne. Le gars m’offre une cigarette et on commence à discuter de choses et d’autres sous le doux soleil d’août, puis très vite de politique, et bien sûr d’amour.

Il s’appelle Patrick Dewaere, et il nous présente ce soir-là sa fiancée, Catherine Sigaux, dite Sotha, et son frère, Dominique. On mange, on boit, on fume, et finalement je vais chercher ma guitare et on se met à chanter. J’entonne Crève, salope ! qu’ils ne connaissaient pas et ils sont morts de rire. Du coup, j’enchaîne avec La Révolution, d’Évariste, Philistins du grand Brassens, d’autres encore, et on se quitte vers 5 heures du mat’.

« Quand tu rentres à Paris, passe nous voir, me dit Patrick Dewaere en partant. On joue dans un café-théâtre, le Café de la gare, à Montparnasse.
— C’est quoi un café-théâtre ?
— Un bistrot où tu peux boire un coup tout en assistant à un spectacle.
— Ah bon ! Alors, vous êtes comédiens ?
— Un peu, oui. On écrit des trucs et on les joue. Sotha écrit pas mal. Mais on est plusieurs, hein. Enfin, tu verras.
— D’accord, je passerai peut-être.
— T’es pas forcé, mais si ça te dit, t’es le bienvenu. »

De retour à Paris, un soir où je n’ai rien de mieux à faire, j’ai soudain l’idée d’aller les voir. Je retrouve Dewaere et Sotha, qui me présentent vaguement les autres membres de la troupe, un certain Coluche, une fille qui se fait appeler Miou-Miou, Romain Bouteille et, surgissant de je ne sais où… Jean-Michel Haas ! Mon camarade Jean-Michel, du CRAC, le Comité révolutionnaire d’action culturelle de la Sorbonne, sans lequel je n’aurais pas connu Évariste ni créé mon indigne chansonnette Crève, salope ! Nous nous serrons chaleureusement la main, et du coup je passe avec eux le reste de la nuit.

C’est ce soir-là, ou le lendemain, qu’ils me proposent, comme si ça allait de soi, de remplacer un certain Gégé qui me ressemble étonnamment : visage famélique, cheveux longs, pas plus épais qu’un sandwich SNCF.

« Gégé veut partir pour l’Amérique, il en a plein le dos de la France, m’expliquent-ils, toi, tu nous as bien plu avec tes chansons, alors si tu veux, on t’engage à sa place. »

Comédien, c’est ma vocation première, du moins c’est ce qu’il me semble, aussi j’hésite, mais je ne dis pas non.

« Je ne suis pas certain de savoir jouer.
— Je t’ai vu chanter devant deux cents personnes, c’est pas plus difficile, prétend l’homme du CRAC.
— T’es fait pour ça, dit Dewaere, ça se voit tout de suite. Reviens voir le spectacle pour t’en imprégner et quand Gégé s’en va, tu le remplaces.
— OK, je veux bien essayer. »

Le Café de la Gare fut créé juste après les événements de mai 68 par un groupe d’amis qui ont restauré une vieille fabrique de ventilateurs passage d’Odessa (dit aussi « passage du Départ »), proche de la gare de Paris-Montparnasse à Paris dans le 14e arrondissement. Chantier collectif où tout le monde met la main à la pâte, le Café de la Gare ouvre le 12 juin 1969 avec ses premiers acteurs-constructeurs-fondateurs : Romain BouteilleColucheSothaPatrick DewaereMiou-Miou et Henri Guybet.

En 1971, le café de la Gare déménage au 41 rue du Temple dans le 4e arrondissement, dans un relais de postes du XVIIe siècle anciennement appelé l’« Auberge de l’Aigle d’Or ». Il devient alors le plus grand café-théâtre de la capitale avec une salle de 450 places :

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« C’est moche c’est sale, c’est dans le vent, c’est le Café de la Gare »

Le 31 octobre 2020, France 5 diffusa un documentaire de Guillaume Meurice et Emilie Valentin retraçant les origines du Café de la Gare, intitulé « C’est moche c’est sale, c’est dans le vent, c’est le Café de la Gare ». En voici la bande annonce, dans laquelle Renaud apparaît brièvement :

Vous pourrez visionner ce documentaire jusqu’au 7 novembre 2020 en cliquant ici ! En voici un extrait au cours duquel Henri Guybet et Sotha discutent du passage de Renaud au Café de la Gare :

Renaud se rappela cette période dans son autobiographie (Comme un enfant perdu – Autobiographiemai 2016) :

À l’été 1971, je me pointe à Belle-Île-en-Mer pour y passer les vacances. Nous avons loué une maison pour une quinzaine de jours et j’ai pris soin d’emporter ma guitare. Nous n’avons aucun programme, si ce n’est l’envie de passer quelques nuits sur la plage à la belle étoile, et je ne me doute pas une seconde que ce séjour à Belle-Île va m’ouvrir les portes d’un monde dont je rêvais confusément sans rien en connaître et où je vais enfin trouver l’espace pour m’exprimer.

Un matin, en me promenant sur le port, j’avise un beatnik dont la dégaine est à peu près la même que la mienne. Le gars m’offre une cigarette et on commence à discuter de choses et d’autres sous le doux soleil d’août, puis très vite de politique, et bien sûr d’amour.

Il s’appelle Patrick Dewaere, et il nous présente ce soir-là sa fiancée, Catherine Sigaux, dite Sotha, et son frère, Dominique. On mange, on boit, on fume, et finalement je vais chercher ma guitare et on se met à chanter. J’entonne Crève, salope ! qu’ils ne connaissaient pas et ils sont morts de rire. Du coup, j’enchaîne avec La Révolution, d’Évariste, Philistins du grand Brassens, d’autres encore, et on se quitte vers 5 heures du mat’.

« Quand tu rentres à Paris, passe nous voir, me dit Patrick Dewaere en partant. On joue dans un café-théâtre, le Café de la gare, à Montparnasse.
— C’est quoi un café-théâtre ?
— Un bistrot où tu peux boire un coup tout en assistant à un spectacle.
— Ah bon ! Alors, vous êtes comédiens ?
— Un peu, oui. On écrit des trucs et on les joue. Sotha écrit pas mal. Mais on est plusieurs, hein. Enfin, tu verras.
— D’accord, je passerai peut-être.
— T’es pas forcé, mais si ça te dit, t’es le bienvenu. »

De retour à Paris, un soir où je n’ai rien de mieux à faire, j’ai soudain l’idée d’aller les voir. Je retrouve Dewaere et Sotha, qui me présentent vaguement les autres membres de la troupe, un certain Coluche, une fille qui se fait appeler Miou-Miou, Romain Bouteille et, surgissant de je ne sais où… Jean-Michel Haas ! Mon camarade Jean-Michel, du CRAC, le Comité révolutionnaire d’action culturelle de la Sorbonne, sans lequel je n’aurais pas connu Évariste ni créé mon indigne chansonnette Crève, salope ! Nous nous serrons chaleureusement la main, et du coup je passe avec eux le reste de la nuit.

C’est ce soir-là, ou le lendemain, qu’ils me proposent, comme si ça allait de soi, de remplacer un certain Gégé qui me ressemble étonnamment : visage famélique, cheveux longs, pas plus épais qu’un sandwich SNCF.

« Gégé veut partir pour l’Amérique, il en a plein le dos de la France, m’expliquent-ils, toi, tu nous as bien plu avec tes chansons, alors si tu veux, on t’engage à sa place. »

Comédien, c’est ma vocation première, du moins c’est ce qu’il me semble, aussi j’hésite, mais je ne dis pas non.

« Je ne suis pas certain de savoir jouer.
— Je t’ai vu chanter devant deux cents personnes, c’est pas plus difficile, prétend l’homme du CRAC.
— T’es fait pour ça, dit Dewaere, ça se voit tout de suite. Reviens voir le spectacle pour t’en imprégner et quand Gégé s’en va, tu le remplaces.
— OK, je veux bien essayer. »

Le Café de la Gare fut créé juste après les événements de mai 68 par un groupe d’amis qui ont restauré une vieille fabrique de ventilateurs passage d’Odessa (dit aussi « passage du Départ »), proche de la gare de Paris-Montparnasse à Paris dans le 14e arrondissement. Chantier collectif où tout le monde met la main à la pâte, le Café de la Gare ouvre le 12 juin 1969 avec ses premiers acteurs-constructeurs-fondateurs : Romain BouteilleColucheSothaPatrick DewaereMiou-Miou et Henri Guybet.

En 1971, le café de la Gare déménage au 41 rue du Temple dans le 4e arrondissement, dans un relais de postes du XVIIe siècle anciennement appelé l’« Auberge de l’Aigle d’Or ». Il devient alors le plus grand café-théâtre de la capitale avec une salle de 450 places :

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Récent livre de Thierry Séchan et Stéphane Loisy : « Renaud : Abécédaire d’enfer ! »

Un abécédaire reconstituant le parcours de Renaud depuis ses tout débuts. Il est paru le 24 septembre dernier et est publié aux éditions l’Archipel :

Cet abécédaire a été composé par le frère ainé de Renaud (décédé en 2019), Thierry Séchan, en collaboration avec Stéphane Loisy. Thierry Séchan était écrivain, parolier, romancier, biographe et essayiste. Stéphane Loisy est biographe de nombreux chanteurs et est également un ami de longue date de Renaud. Il a notamment participé, avec David Séchan (le frère jumeaux de Renaud), au livre officiel du Phénix Tour (2016-2017), Renaud : Tournée Générale !

Le livre retrace une vie de chansons depuis le premier album de Renaud sorti en 1975, Amoureux de Paname. Tel que rapporté par Thierry Séchan : 

Voici donc un drôle d’abécédaire, un livre ouvert, à lire tout droit ou à consulter de travers, sur un artiste fermé que je lis à livre ouvert. Pas un roman, pas une fiche de police, mais un vagabondage entre les mots de Renaud, entre ses mots de toujours et ses maux d’aujourd’hui, dans les jardins de l’enfance, les forêts ombragées de l’adolescence, les plaines et les peines d’une vie éclairée par un soleil au zénith.

Cet album illustré inclut près de cent cinquante photographies rares ou inédites, dont plusieurs appartenant à la famille de Renaud. En voici quelques-unes :

Selon un article publié sur le Blog de Stéphane Larue :

Dans un siècle, ses chansons seront encore fredonnées, gravées sur disques et dans notre mémoire. Cet album riche de quarante entrées thématiques inclut quelque cent cinquante photographies rares ou inédites, dont beaucoup appartiennent à la famille du chanteur. Il paraît à l’occasion de « Renaud, putain d’expo », la grande rétrospective qu’organise la Cité de la musique, du 16 octobre 2020 au 2 mai 2021.

De plus, selon un article publié dans le magazine Diversions :

Pour suivre Renaud depuis ses premiers concerts dans les cafés–théâtres jusqu’aux Zéniths. Un ouvrage qui devrait inciter les fans de Renaud Séchan à se précipiter dans les librairies, mais qui constituera aussi la parfaite porte d’entrée dans l’univers du créateur de Mistral Gagnant.

Ce « vagabondage entre les mots de Renaud, entre ses mots d’hier et ses maux d’aujourd’hui », comme l’écrivait Thierry Séchan, est donc remis au goût du jour grâce à Stéphane Loisy, biographe de chanteurs et ami de Renaud. L’auteur s’est basé sur des notes et des propos recueillis pour parachever cet Abécédaire, que Thierry Séchan, disparu l’an dernier, n’aura pas eu le temps de voir arriver sur les étagères des librairies.

La plume du romancier, parolier, essayiste, constitue tout le sel de l’ouvrage. Le plaisir de lecture est réel et ce n’est pas toujours le cas avec ce genre de livre. On retrouve son ton mordant, voire féroce, et ils sont beaucoup à en prendre pour leur grade… Thierry Séchan règle même quelques comptes avec son frère, et c’est tant mieux car le livre est loin d’être l’hommage un peu mièvre d’un frère à un autre. Mais on vous assure, c’est bien la tendresse (voire même l’admiration parfois) qui l’emportent ici ! On apprend énormément de choses sur la carrière de Renaud, sur son œuvre bien évidemment. Thierry Séchan n’est pas avare en citations des paroles de son cher frère, ainsi qu’en anecdotes. 

Vous pourrez découvrir quelques extraits du livre en cliquant ici. Bonne lecture !

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Vidéo d’une interview avec Lolita Roger

Tel que mentionné en mars dernier, Lolita Roger a publié plus tôt cette année un livre en hommage à Renaud intitulé « Chetron d’amour » :

Lolita avait eu la gentillesse de nous accorder une interview pour discuter, entre autres, de son livre et de sa carrière. Elle a même adressé quelques mots spécifiquement aux fans de Renaud ! Vous pourrez en lire davantage en cliquant ici.

Lolita a récemment accordé une interview à Valentin Beauvois pour l’émission « L’interview DEDIC’ART ». L’interview a eu lieu à La Maison de Marie Caroline à Châlons-en-Champagne. Valentin et Lolita ont discuté de la carrière de Lolita, incluant bien sûr un retour sur le livre en hommage à Renaud « Chetron d’amour » :

 

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Chanson dégueulasse, mais chanson jolie !

Dans sa chanson humoristique Chanson dégueulasse, Renaud mentionne plusieurs personnalités publiques (incluant un jeu de mots pour le chanteur Hugues Aufray) :

Comme un gars qu’aurait bouffé du vautour
Roulé des galoches a un troupeau d’hyènes
Y r’foulait du goulut comme si d’puis toujours
Il’avait embrassé les idées d’Le Pen

Il aimait Julie et la Julie donc
L’aimait en retour, elle qui jamais
N’avait pu conquir le cœur de quiconque
Accepta l’amour que le Hugues offrait     [« Hugues Aufray »]

Comme quelqu’un qu’aurait marché sur la tête
A Ducon-Pauwels ou à B.H.L.

Comme quelqu’un qu’aurait taillé ses chaussettes
Dans un vieux Libé aux pages culturelles

Voici un survol de ces hommes à qui Renaud a « rendu hommage » à travers cette chanson !

Jean-Marie Le Pen est un homme politique français né le  à La Trinité-sur-Mer. Il participe en 1972 à la fondation du Front national (FN), dont il prend la présidence.

Classé à l’extrême droite, il fait de la critique de l’immigration son principal axe de campagne et fait émerger le Front national sur le devant de la scène politique dans les années 1980. À cinq reprises, il est candidat à une élection présidentielle. Après avoir obtenu un résultat très faible en 1974, il se hisse par trois fois en quatrième position du premier tour (en 1988, 1995 et 2007). À la surprise générale, il accède au second tour du scrutin de 2002, à l’issue duquel il obtient 17,8 % des suffrages exprimés face au président sortant, Jacques Chirac, qui bénéficie d’un « front républicain ».

Sa fille Marine Le Pen lui succède en 2011 à la présidence du Front national, dont il devient président d’honneur. Il est exclu du parti en 2015 à la suite de déclarations polémiques, dont sa carrière politique est jalonnée et qui lui valent en particulier des accusations de racisme et d’antisémitisme. Il crée les Comités Jeanne en 2016 et reste président d’honneur du FN jusqu’en 2018. Il quitte son mandat de député européen en 2019, après 34 ans passés au Parlement européen et 63 années en politique.

Voici une interview de Léa Salamé avec Jean-Marie Le Pen diffusée sur France Inter le 2 octobre 2019, à l’occasion de la sortie du tome II de ses mémoires, « Tribun du peuple » :

Hugues Jean-Marie Auffray, dit Hugues Aufray, est né le  à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il est auteur-compositeur-interprète, guitariste et sculpteur français. Souvent poétiques, ses chansons évoquent les voyages, l’amitié, la fraternité, le respect.

En 1945, Hugues Aufray rejoint son père à Madrid, il est élève au Lycée français. Il demeure trois ans dans cette ville, puis regagne la France et commence à chanter en espagnol. Puis très vite, il interprète les chansons de Félix LeclercGeorges BrassensSerge Gainsbourg et d’autres chanteurs. Auteur de nombreuses chansons dont il réalise parfois les arrangements ou la musique, il en co-signera beaucoup avec les paroliers Vline Buggy et Pierre Delanoë, mais aussi Jacques Plante, Claude Morgan, etc. Hugues Aufray puise également son répertoire dans le folklore espagnol, anglo-saxon et latino-américain, ainsi que dans le blues et le rock. 

Certaines de ses chansons sont très connues et font désormais partie du patrimoine français, comme CélineStewballHasta LuegoAdieu monsieur le professeurLe Rossignol anglaisLes Crayons de couleurL’ÉpervierDès que le printemps revient ou Santiano. Il est le premier chanteur français à adapter les chansons de Bob Dylan

Voici une vidéo d’Hugues Aufray en 1966 interprétant sa chanson devenue un classique, Céline :

Louis Pauwels était un journaliste et écrivain français, né à Paris le  et mort à Suresnes le .

Rédacteur en chef de Combat en 1949, il dirige ensuite le mensuel Marie-France, puis fonde avec Jacques Bergier la fameuse revue Planète, consacrée à la science, à la philosophie et à l’ésotérisme, qu’il dirigera pendant six ans. L’amour monstre écrit en 1954 et Le Matin des magiciens, co-écrit avec Jacques Bergier en 1960, constituent ses œuvres majeures. En 1978, il fonde le Figaro Magazine dont il prend la tête jusqu’en 1993. 

En 1986, à Paris, il se déconsidère auprès des cercles journalistiques et universitaires en qualifiant de « jeunesse atteinte d’un sida mental » les étudiants manifestant contre le projet de loi Devaquet visant à réformer les universités françaises :

« C’est une jeunesse atteinte d’un SIDA mental. Elle a perdu ses immunités naturelles : tous les virus décomposants l’atteignent. Nous nous demandons ce qui se passe dans leurs têtes. Rien, mais ce rien les dévore. Il aura suffi de cinq ans pour fabriquer dans le mou une telle génération. Serait-ce toute la jeunesse ? Certainement pas. Osons dire que c’est la lie avec quoi le socialisme fait son vinaigre. » (paru dans Le Figaro-Magazine en décembre 1986)

Voici une interview de Louis Pauwels avec Thierry Ardisson datant de mars 1989, dans l’émission « Lunettes noires pour nuits blanches » (avec une courte discussion à propos de Renaud durant la dernière minute) :

Bernard-Henri Lévy, souvent désigné par ses initiales BHL, est né le  à Béni Saf (Algérie). Il est un écrivain, philosophe, cinéaste, romancier, essayiste, dramaturge, homme d’affaires, intellectuel et chroniqueur français.

Depuis la parution de son premier essai La Barbarie à visage humain en 1977, il est une figure influente de la scène politique, philosophique, médiatique et littéraire française, à travers son implication dans de nombreux sujets politiques, diplomatiques et de société. Initiateur du mouvement des nouveaux philosophes dans les années 1970, dont il demeure la figure emblématique, son action, ses opinions et ses publications font l’objet de nombreuses controverses en France essentiellement.

Auteur de pièces de théâtre et de deux romans pour lesquels il a reçu le prix Médicis en 1984 et le prix Interallié 1988, chroniqueur et cinéaste, il est fondateur de l’Institut d’études lévinassiennes en 2000 avec Benny Lévy et Alain Finkielkraut, et dirige depuis 1990 la revue qu’il a fondée, La Règle du jeu.

Il fait l’objet de très nombreuses critiques, autant de la part de certains de ses pairs que de personnalités politiques, médiatiques et artistiques. Celles-ci portent principalement sur son travail philosophique, ses réseaux de soutien, son activisme sur les questions géopolitiques ainsi que sa posture et sa personnalité.

Bernard-Henri Lévy a été, plus que n’importe quelle autre personnalité publique, victime d’entartages en Belgique et en France (on compte huit « attentats pâtissiers » entre 1985 et 2015). Lors du premier en 1985, il renversa son agresseur, Noël Godin, pour lui intimer ensuite, alors que celui-ci était maintenu au sol par plusieurs hommes : « Lève-toi ! Lève-toi vite, ou je t’écrase la gueule à coups de talon ! » Cette réaction, filmée, a été largement diffusée et moquée, notamment par Coluche et Pierre Desproges, pour qui elle révèle « la vraie nature des cuistres » ; elle lui a également valu une chanson de Renaud, L’Entarté. Renaud lui reproche entre autres sa surmédiatisation, sa prétention et son manque d’humour :

Bernard-Henri Lévy était l’invité de Nicolas Demorand et Léa Salamé le 1er juin 2020 dans l’émission « Le Grand Entretien » (sur France Inter) à l’occasion de la publication de son livre, « Ce virus qui rend fou » :

 

 

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Interview avec Lolita Roger, auteure de « Chetron d’amour » !

Tel que mentionné en mars dernier, le livre de Lolita Roger en hommage à Renaud, « Chetron d’amour », est maintenant disponible :

Lolita a eu la gentillesse de nous accorder une interview pour discuter, entre autres, de son livre et de sa carrière. Elle a même adressé quelques mots spécifiquement aux fans de Renaud !

Bonjour Lolita ! Merci infiniment de prendre de votre temps pour répondre à nos questions. En cette période de confinement, voici une simple question pour débuter : Comment allez-vous ?

Bonjour Patrice !

C’est moi qui vous remercie. Je vais bien, je me réveille encore le matin en bonne santé, je peux respirer, dessiner c’est une chance… 🙂

Votre plus récent livre, « Chetron d’amour » (« Tronche d’amour »), est paru en mars dernier. Il ne s’agissait pas de votre premier livre. Pouvez-vous nous parler de vous et de vos œuvres précédentes ?

Et bien mon tout premier recueil d’illustrations « Douces rebellitudes » est sorti en 2016, préfacé par notre tant regretté et bien tendre François Corbier. Un 2e volet a vu le jour en 2018, cette fois-ci préfacé par le talentueux Alexis HK. 
2016 était aussi la naissance de « 69 Gainsbourg », un gros bébé auto-édité financé par nombre de Têtes de choux sur Ulule ! 

J’ai eu le plaisir aussi d’écrire et d’illustrer une histoire pour les enfants, « Rosalie la petite tomate qui était un petit peu moche ». Enfin, en décembre dernier, c’est « Le chat du Mercredi » qui a montré le bout de son museau, un projet solidaire avec l’association « Chats de nos cœurs » , petit livret recueillant des illustrations mêlant dessins et jeux de mots autour de nos chers compagnons de poils…!

Il est mentionné sur la couverture arrière de « Chetron d’amour » qu’il s’agit d’une

Déclaration d’amour dessinée à Renaud comme une tendre taloche dans sa gueule d’aminche (…)

Vous parlez son langage ! Êtes-vous proche de lui, ou simplement une admiratrice de son œuvre (ou les deux !) ? Qu’est-ce qui vous a incité à écrire et dessiner un livre sur les chansons de Renaud ?

J’ai découvert vraiment l’œuvre de Renaud à l’âge de 16 ans dans une période de ma vie assez troublée, j’étais malade et déscolarisée et ce fut une révélation, il fut un véritable phare dans ma nuit, le pilier tendre béton contre lequel m’appuyer et surtout me relever ! Je découvrais enfin quelqu’un qui partageait mes idées, ma façon d’appréhender la vie et le monde, l’amour. J’étais inscrite à l’époque sur un forum internet de fans de lui. Un jour d’août 2005, il nous a rejoint, échangeant avec nous quotidiennement durant 2 ans ! Depuis nous nous sommes rencontrés trois fois. J’ignore s’il se souvient de moi, toujours est-il qu’il m’a marquée au fer rouge, ce genre de coup de cœur c’est pour la vie. En faisant ce livre je voulais tout simplement lui dire un très grand merci et que je l’aime, un peu… 😉

Aviez-vous des attentes ou appréhensions sur la réaction des fans de Renaud ainsi que sur celle de vos fans avant la parution du livre ? En générale, comment votre public et celui de Renaud ont-ils accueillis le livre ?

Oui, j’avais ce trac que peut avoir un artiste qui va monter sur scène, enfin j’imagine ! En parlant de Renaud dans ce livre, je parle aussi beaucoup de moi, j’y fais un parallèle entre son œuvre et des petites tranches de vie, des pensées, images qui me viennent lorsque j’écoute tel ou tel morceau, c’est très subjectif en fait. Je craignais sans doute que ça le soit peut-être un peu trop justement, que mes petites histoires ne bottent pas tout le monde. Mais je me rends compte depuis la sortie que nous partageons bon nombre de souvenirs, interprétations similaires avec les autres fans. Je reçois multitude d’anecdotes touchantes, de remarques rigolotes de leur part et pour l’instant, ce n’est qu’amour et bienveillance. D’eux, mais aussi de ceux qui me suivent et qui ne sont pas forcément fans de Renaud. Personne ne m’a encore engueulé… 🙂

Renaud a-t-il été impliqué de quelque façon que ce soit dans la création du livre ? Savez-vous s’il l’a lu, et si oui quelle fut sa réaction ?

Non, Renaud n’a pas du tout été impliqué. Par contre, je suppose qu’il a eu vent de ce petit quelque chose qui se tramait. Il devrait l’avoir bientôt entre ses petites pognes… Et moi je fais pas la mariole en attendant un potentiel retour de sa part, je vous l’avoue. J’espère de tout cœur qu’il l’aimera…

Un fan de Renaud a récemment exprimé sur Facebook sa joie d’avoir tout juste reçu le livre par la poste. Il a également ajouté que « Y’en aura pas pour tout le monde les aminches ». Y a-t-il réellement danger de ne plus pouvoir se procurer le livre ? D’autres impressions sont-elles à prévoir ?

« Chetron d’amour » est pour l’instant éditée à 500 exemplaires, si besoin une réimpression devrait avoir lieu !

Comme il n’est présentement pas possible de se procurer le livre en librairie, comment les fans peuvent-ils l’obtenir? Les fans de Renaud hors de France (il y en a beaucoup !) peuvent-ils également se le procurer ?

Oui, les amoureux de Renaud de partout peuvent le commander ! Etant donné la situation actuelle, le livre se commande sur internet via le site de mon éditeur « Un point c’est tout ».

Le livre regroupe 42 dessins associés à autant de chansons de Renaud, avec des textes parfois humoristiques que vous avez vous-même signés. Comment avez-vous choisi les chansons à inclure ? Renaud ayant enregistré près de 200 chansons, serait-il envisageable que pour produisiez une ou plusieurs suites au livre ?


J’ai choisi mes chansons préférées. Celles qui dessinaient un véritable film d’animation dans ma tête, certaines chansons de Renaud sont de véritables bande-dessinées chantées…Un 2e volet de la « Chetron d’amour » ? Pourquoi pas, y aurait encore à faire…!

« Lolita Roger » est votre nom d’artiste. Nous ne pouvons passer à côté : Avez-vous choisi ce prénom en honneur de celui de la fille de Renaud, elle aussi écrivaine et dessinatrice, ou est-ce une coïncidence ?

Mon nom d’artiste est effectivement lié à Renaud. En 2003, quand il a fallu taper un pseudo pour accéder au tchat des fans de Renaud, le bien nommé « Bistrot du HLM », j’ai tapé d’instinct « Lolita » et c’est resté. Lolita, car je n’ai jamais été aussi chamboulée par des textes et mélodies comme « Mistral gagnant » et « Morgane de toi ». J’aime la sonorité de ce prénom, la toute féminité qu’il représente. Lolita Séchan, dont j’apprécie beaucoup l’œuvre également, me pardonne, je l’espère, ce petit emprunt…Les confusions étant inévitables, nous en avons même ri parfois. Pour ceux qui ne connaissent pas encore ses petites taupes attachantes, « Les brumes de Sapa » pleines de poésie et d’humanité, c’est par ici !

Quant à « Roger » c’est en hommage à mon grand-père qui n’a pas eu le temps de connaître les chansons de Renaud mais qui les aurait probablement bien aimées…

La préface du livre est signée de Marc Large, qui a travaillé sur plusieurs projets concernant Renaud, notamment sur le film sorti en 2015 « Renaud, on t’a dans la peau ! » de Didier Varrod et Nicolas Maupied. Comment en êtes-vous arrivée à collaborer avec Marc ?

Avec Marc, nous nous sommes justement rencontrés sur ce fameux site le « HLM des fans de Renaud » à l’époque. Il est un homme que j’affectionne beaucoup, un dessinateur dont j’admire le trait merveilleux, efficace, drôle, nous partageons la même sensibilité, les mêmes passions. Il m’a toujours encouragée, conseillée et suivie dans mon cheminement artistique, tel un grand frère. C’est tout naturellement que nous avons pensé à lui pour la préface ! Et quel petit bijou il nous a pondu… 

Lors de la sortie du votre livre, vous avez mentionné sur votre page Facebook :

Il aura fallu cinq ans, deux Merlins enchanteurs et beaucoup d’amour, de patience, quelques nuits blanches pour voir naître ce livre… Merci aux amis Daniel Fret et Alain Guillo pour la magie !

Cinq ans de travail pour la sortie du livre !?! Était-ce tout le temps nécessaire pour les dessins, textes et production, ou y a-t-il eu quelques embûches causant des délais imprévus ? Pouvez-vous nous parlez de vos « Merlins enchanteurs », Daniel Fret et Alain Guillo, et de leur apport à la « naissance » du livre ?

Oui, cinq ans entre les premiers dessins et la sortie…! Cela a pris du temps car des imprévus, quelques embûches ont dû être surmontés, le doute aussi parfois, voire carrément le désespoir. Mais sachant redoubler de patience quand il le faut et de persévérance, je sais m’entêter comme une mule et j’ai appris à ne jamais rien lâcher lorsque quelque chose nous tient à cœur…!

Quant à mes Merlins enchanteurs, c’est Daniel Fret, ami qui me suit et me soutient depuis quelques années maintenant, qui a causé un peu de mes dessins et de mes aspirations à Alain Guillo, éditeur et amoureux de tout cet univers de poésie et de jolis mots où baignent les Renaud, Brassens, Brel, etc. Tous les trois, on s’est fabuleusement trouvés !

Le confinement a bien entendu limité votre capacité à promouvoir le livre, comme par exemple la séance de dédicace qui avait été prévue le 4 avril à la Librairie du Mau (Châlons-en-Champagne). Avez-vous l’intention d’effectuer d’autres sorties publiques pour faire connaître votre livre lorsque la vie sera redevenue plus « normale » ?

Oui bien sûr, les séances de dédicace et rencontres seront reprogrammées incessamment sous peu. Il fera bon vivre les échanges et le partage autrement qu’à travers nos écrans…!

À part Renaud, quels sont vos artistes préférés? Avez-vous des projets (de livres ou autres) sur lesquels vous travaillez ou avez l’intention de travailler à court et plus long terme ?

Mes petits préférés en dehors de Renaud sont Serge Gainsbourg et Georges Brassens, je me suis beaucoup plongée dans l’univers de Boris Vian dernièrement, dont c’est le centenaire cette année ! Je connaissais davantage son œuvre musicale, je le savais génie touche à tout mais ce qu’il nous a laissé est si vaste, si riche que je n’en finis pas d’en découvrir et de m’émerveiller… Possible qu’un ouvrage autour de lui voit le jour bientôt. À plus long terme, je rêve d’écrire et illustrer un livre qui me serait propre, totalement original en dehors des hommages que je ferai sans doute encore, toujours avec passion… !

Comment vos fans peuvent-ils vous suivre ?

Je suis assez active sur Facebook, mais encore plus sur Instagram ! 🙂

En terminant, aimeriez-vous adresser un message particulier aux fans de Renaud ?

Oui, je les remercie pour leur soutien de géant depuis le début de l’aventure il y a cinq ans. Pour leurs témoignages, petites histoires concernant le chanteur énervant, ça va jusqu’à un chauffeur de taxi ! Pour l’affection qu’ils me témoignent chaque jour, le public de Renaud a le cœur tendre sous le cuir en général, à l’image de son idole. J’espère que mon livre leur plaira beaucoup, et qu’ils prennent soin d’eux surtout…!

Merci de tout cœur Lolita !

Merci à vous Patrice, et vive le Québec !

 

 

Récents ajouts au site (1989)

Les articles, audios, livres, photos et publicités de 1989 sont maintenant disponibles. Ceux-ci incluent l’album en entier Visage pâle rencontrer public:

Du plus, vous pourrez écouter une interview de Renaud à RTL le 9 octobre 1989, alors qu’il était l’invité d’Evelyne Pagès dans l’émission « Grand Format » :

Durant cette interview, Renaud se livre beaucoup, répondant à neuf questions et commentant sur plusieurs personnalités publiques. Il y a même deux extraits d’interview avec son père, Olivier Séchan. Vous pourrez écouter tous les extraits de cette interview en cliquant ici !

Si vous avez d’autres articles, audios, livres, photos ou publicités (par exemple, des interviews à la radio) de Renaud datant de 1989, n’hésitez pas à nous contacter. Il nous fera plaisir de les ajouter au site !

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